Le FMI prévoit une bonne reprise pour l’Andorre après la pandémie

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L’Andorre demande formellement son admission au FMI

Au mois de janvier dernier, l’Andorre a entamé les formalités pour pouvoir adhérer au Fonds Monétaire International. L’admission au sein de cet organisme offrira à la Principauté une solvabilité internationale…

Le FMI annonce de bonnes prévisions pour la reprise de l’économie andorrane cette année, pour remédier à la crise provoquée par la pandémie de COVID-19. En ce sens, dans leur rapport préliminaire, les experts du FMI évaluent positivement la croissance du PIB en 2021 et les faibles taux de chômage. Pour eux, ces facteurs ont été déterminants pour que la Principauté tienne bon et puisse aller de l’avant malgré la situation défavorable.

Le FMI se rend fréquemment dans ses pays membres dans le but d’élaborer des rapports de suivi. Bien qu’elle ne soit pas encore définitive, l’institution a déjà publié une note reprenant les conclusions préliminaires auxquelles ont abouti ses experts.

 


Table des matières

  1. Les atouts de l’Andorre
    Prévisions de croissance
    Les points d’amélioration en Andorre
    L’Andorre, membre du FMI depuis 2020
    Le FMI entretient des relations permanentes avec ses membres

Les atouts de l’Andorre

Le premier aspect du rapport à souligner est la croissance réelle du produit intérieur brut, qui atteint 8,9 % en 2021, grâce aux bons résultats du second semestre de l’année. Malgré l’augmentation des cas de COVID à la même période en raison du variant Omicron, les experts du FMI considèrent qu’il s’agit d’une augmentation importante.

La bonne perspective du marché du travail est l’un des autres points forts de l’Andorre, qui enregistre un taux de chômage plus faible que les autres pays européens. Un aspect qui n’est pas nouveau car avant la pandémie, le taux d’emploi de la population active entre 20 et 64 ans était de 84,9 %, se plaçant à la deuxième place des pays d’Europe ayant le taux le plus élevé en 2019. Un sujet abordé dans cet article.

Comme point positif, même si l’Andorre n’échappe pas à la hausse généralisée de l’inflation provoquée par le conflit en Ukraine, on note que cette hausse est contenue. L’augmentation des prix de l’énergie est un peu plus modérée dans le pays grâce aux contrats de long terme signés avec les fournisseurs étrangers.

Parmi les points en sa faveur se démarquent également les politiques fiscales, l’excédent de la balance des comptes courants, les réserves de change accumulées, les banques liquides et bien capitalisées. Des éléments qui permettront de lutter contre l’incertitude dérivée des situations défavorables attendues pour cette année.

Prévisions de croissance

Bien que l’Andorre supporte une perte d’entrées de 3 % suite à la mauvaise saison d’hiver 2020-21 et à la réduction des investissements pendant la pandémie, les perspectives sont bonnes.

L’institution prévoit que, d’ici la fin de l’année, l’Andorre pourrait retrouver les niveaux d’activité antérieurs à la pandémie. Malgré une forte croissance, les risques dérivant de la situation en dehors du pays dominent et une augmentation de l’activité de 4,5 % est prévue.

L’inflation générale poursuivra sa hausse tout au long de l’année jusqu’aux premiers mois de 2023, en raison de l’augmentation des prix de l’énergie. Une situation qui se produira dans tous les pays et qui devrait s’atténuer à partir de l’année prochaine. Un aspect qui conduit le FMI à prévoir une croissance de 1,5 % du PIB réel de l’Andorre à moyen terme.

Les menaces sur l’économie

Toutefois, le rapport souligne également les risques qui pèsent sur les perspectives économiques générales. Ces risques comprennent la guerre en Ukraine, la hausse des prix des matières premières, l’évolution de la pandémie, la reprise plus lente chez les pays voisins et le durcissement des conditions financières.

Les points d’amélioration en Andorre

Malgré les bonnes prévisions de croissance, l’Andorre devra se pencher sur certains aspects importants pour ne pas mettre en danger sa croissance économique globale.

La réforme des retraites

Sur ce point, le rapport avertit que le système des retraites est défavorable car les taux de cotisation sont bas et la population vieillit. Selon les prévisions, le système entrera en déficit en 2024 et il épuisera ses fonds en 2039, rendant ainsi la question de la réforme prioritaire. De son côté, le Parlement andorran s’est déjà mis au travail et a créé une commission chargée d’élaborer un plan de réforme pour fin 2022. Parmi les options examinées, on envisage une augmentation des cotisations et un report de l’âge de départ à la retraite.

Dépendance à l’égard des financements extérieurs

Les experts du FMI soulignent que le secteur bancaire doit être renforcé. Bien que les banques disposent d’actifs représentant 600 % du PIB et d’autres atouts qui leur ont permis de bien résister à la crise, les menaces restent élevées. Le système bancaire est sorti de la crise avec une position renforcée, de bonnes liquidités et un faible niveau de NPL. Mais le modèle de banque privée et une stratégie d’internationalisation peuvent être trop coûteux par rapport aux revenus obtenus. Ainsi, la dépendance excessive à l’égard des financements étrangers peut rendre l’économie du pays moins stable. De son côté, l’Autorité Financière Andorrane (AFA) a déjà pris des mesures pour que les banques réduisent leur exposition et limitent les risques d’endettement.

Stimuler la croissance

L’institution considère que l’Andorre possède des limites en matière de croissance, car elle constitue un marché de taille réduite qui dépend de secteurs économiques saisonniers et des pays voisins. L’accès au pays uniquement par la route et la rareté des logements abordables, associés à des procédures administratives qui ralentissent les initiatives privées pour la création d’entreprises, sont les causes qui conduisent le FMI à recommander des politiques de diversification économique pour stimuler la croissance.

L’institution a cependant évalué de manière très positive le plan de numérisation mis en place par le pays et qui porte déjà ses premiers fruits.

L’Andorre, membre du FMI depuis 2020

La Principauté a rejoint le Fonds monétaire international en octobre 2020, devenant alors le 190ème pays membre. Appartenir à cette institution est un gage de crédibilité pour l’Andorre à l’heure d’établir des relations internationales, puisqu’elle s’adapte aux préceptes d’information et de transparence défendus par le FMI. Un autre avantage pour les pays membres est la formation et l’assistance technique dont ils bénéficient en matière financière et statistique. En outre, ils peuvent compter sur le financement du FMI en cas de besoin.

D’autre part, les agences de notation internationales évaluent positivement la situation et les perspectives de la Principauté, comme en témoignent leurs derniers rapports.

Le FMI entretient des relations permanentes avec ses membres

Après une visite des experts du FMI dans l’État membre, une note de conclusions préliminaires est toujours rédigée dans l’attente du rapport final qui sera définitivement validé par l’institution. Des démarches réalisées conformément à l’article IV des statuts du FMI.

Il s’agit généralement de visites annuelles destinées à établir un suivi des politiques économiques et financières du pays. Les experts évaluent la situation et les risques potentiels capables de menacer la stabilité du pays, et ils formulent des recommandations pour promouvoir la croissance économique et la stabilité financière. En avril 2022, les experts du Fonds Monétaire International se sont rendus en Andorre et ont rencontré au total 32 responsables de l’administration, d’entreprises parapubliques, et du secteur privé et financier du pays. C’est à la suite de cette visite qu’a été élaboré le rapport préliminaire que nous partageons aujourd’hui sur notre blog, en attendant les conclusions finales du FMI sur les perspectives de croissance de l’Andorre.